lundi 17 mars 2014

Mardi du livre du 4 mars 2014

Une fois n'est pas coutume, le mardi du livre fut délocalisé chez Geoffrey, qui a eu la gentillesse de nous accueillir dans son joli appartement du centre-ville.Comme bien souvent et tout à fait par hasard, un thème s'est dégagé des lectures de chacun et a orienté le débat de la soirée : la dictature. 

Kirinyaga de Mike Resnick. Ce roman de science-fiction, présenté par Kokoé, invite à réfléchir sur les effets de la dictature. Il se déroule sur une planète imaginaire appelée Kirinyaga qui ressemble beaucoup à l'Afrique de l'est mais où la savane a disparue, remplacée par du béton. La planète est dirigée par un gourou qui a le contrôle sur les habitants, jusqu'à ce qu'une petite fille qui veut apprendre à lire remette ce monde en question. Ce roman date de 1998 mais les thèmes abordés sont toujours d'actualité.


Allah n'est pas obligé, Ahmadou Kourouma. Ce livre a obtenu le prix Renaudot en 2000. L'auteur a été tirailleur sénégalais et a écrit plusieurs ouvrages sur la colonisation et les effets de la décolonisation. Dans ce roman, il se met dans la peau d'un enfant soldat qui raconte son quotidien. Le ton est particulier car l'enfant écrit en s'aidant de dictionnaires, utilise beaucoup de proverbes. Le livre peut être utilisé comme sensibilisation contre l'exploitation des enfants soldats, cependant il n'est pas à mettre dans les mains des plus jeunes car il est assez violent. Kokoé, qui nous le présente, l'a étudié à l'école et en le relisant aujourd'hui avec du recul, s'étonne qu'il soit au programme au collège mais nous le recommande tout de même.


Petit traité de l'abandon, Alexandre Jollien. Ce philosophe a déjà été présenté aux mardis du livre. Cette fois, c'est Pauline qui nous parle d'un autre de ses ouvrages. Dans celui-ci, il apporte aux lecteurs des conseils afin d'abandonner les choses négatives, d'apprendre à relativiser. Influencé par la méditation bouddhiste et de nombreux philosophes, l'auteur présente au lecteur ses réflexions dans de petits chapitres qui se lisent rapidement. Un CD permet de réécouter à volonté.


La mort s'invite à Pemberley, P.D. James. Ce roman a pour prétention d'être la suite du célèbre Orgueil et Préjugés de Jane Austen. S'attaquer à un tel monument de la littérature est un pari risqué que, selon Pauline, l'auteur n'a pas remporté. Les personnages ne correspondent pas à ceux de l’œuvre de Jane Austen, c'est comme si leurs caractères avaient totalement changés pour que l'auteur puisse en faire ce qu'il souhaite. Mis à part cela, l'intrigue policière est très bien écrite et haletante. Les lecteurs n'ayant pas lu Jane Austen apprécieront sans doute le roman, pour les autres, il faudra oublier le premier livre. A noter, une mini série en 3 épisodes a été tirée de cet ouvrage sous le titre Death comes to Pemberley. Elle a été réalisée par la BBC en 2013.


Hunger Games Suzanne Collins. Cet énorme succès de librairie, ciblant le lectorat adolescent, est un roman de science-fiction. Il se déroule dans un monde qui a été ravagé par une guerre et recomposé en districts, géré par un capitole tout puissant. Les districts sont à la merci du capitole, la population est enfermée dans des sortes de camps et souffre, notamment de la faim. Chaque années, des jeux sont organisés et les districts doivent fournir des adolescents qui vont se combattre à mort dans une arène. Avec cet ouvrage, la discussion revient autour de la dictature et de la façon dont on peut tenir le peuple par "le pain et le cirque" pour paraphraser Paul Veyne ; ou encore sur la répression. Les films qui ont été tirés des 3 tomes sont épurés par rapport aux ouvrages, lesquels sont bien plus violents et dont la lecture n'est pas recommandée aux plus jeunes.


Olive Knitteridge Elisabeth Strout. Ce roman a reçu le prix Pulitzer en 2009. Son originalité réside dans le fait que l'héroïne, Olive, n'est jamais le centre de l'histoire : elle ne fait que passer dans la vie des autres personnages que l'on suit. Il y a donc pour chaque chapitre un personnage principal différent dont on suit un moment de la vie et où Olive fait une apparition. Le roman est magnifiquement bien écrit et superbement orchestré car malgré la multitude de personnages, l'on ne s'y perd pas.


La chambre des vies oubliées, Stella Duffy. Ce roman se déroule à Londres. Robert est un vieil homme qui cherche un repreneur pour son pressing. Akel, jeune homme d'origine pakistanaise, répond à l'annonce passée par Robert et va passer un an au pressing à apprendre le métier. Les deux hommes vont apprendre à se découvrir alors qu'ils évoluent dans deux mondes différents et ont des opinions et des parcours à l'opposé. Chaque chapitre présentant la connivence qui s'installe entre les deux est alterné avec un autre, où l'on suit des clients du pressing dans leur vie quotidienne. On découvre Londres, les différents milieux sociaux qui y vivent, les préoccupations de la société actuelle et les petits secrets de Robert. Un beau roman contemporain qui plaira d'autant plus aux amoureux de Londres.


Prochain rendez-vous le mardi 1er avril (et ce n'est pas une blague...) au Café, 17 rue Flatters à Amiens, à 20h.

samedi 15 mars 2014

Mardi du livre du 4 février 2014

Le 4 février il y avait de nombreux passionnés de lecture au Café ! Les ouvrages présentés étaient les suivants.

La nostalgie heureuse d'Amélie Nothomb. Dans ce roman autobiographique, l'auteur évoque un voyage au Japon après plusieurs années d'absence, effectué à l'occasion d'un reportage télévisé sur France 5. Dans sa jeunesse, étant fille de diplomate, elle voyageait beaucoup. Jusqu'à l'âge de 5 ans, elle vécut au Japon, qu'elle qualifie de "pays de la beauté". Elle quitta le pays pour la Chine, qu'elle qualifie à l'inverse de "pays de la laideur". Le roman raconte les retrouvailles de l'auteur avec le Japon, les lieux qu'elle a fréquenté et les gens qu'elle a connu. Il s'agit d'une suite de souvenirs qui n'apportent pas grand chose au lecteur : pas d'émotion, ni d'histoire palpitante. Marion nous déconseille cet ouvrage. 


Masculin/Féminin, la pensée de la différence, Françoise Héritier. L'auteur, ethnologue et anthropologue, présente ici un recueil d'articles qu'elle a rédigé autour de la question centrale : sur quoi se fonde la différence entre les sexes ? Elle explique qu'il y a toujours eu une distinction entre les sexes et que la femme est considérée comme inférieure. Pour l'expliquer, son premier postulat est la différence biologique. Elle pense qu'au début de l'humanité, l'homme et la femme étaient identiques mais que c'est le mode de vie qui a créé la différence, c'est-à-dire que les femmes ayant bénéficié de moins de protéines sont devenues plus faibles. Il ne s'agit que d'un exemple des théories développées et qui sont extrêmement intéressantes. L'auteur est pessimiste et pense que la catégorisation ne changera jamais chez l'homme. 





Paul à Québec, Michel Rabagliati. Cette bande-dessinée est autobiographique. L'auteur raconte la vie d'une famille à Québec. On y apprends de nombreuses expressions locales et on découvre la vie sur place. L'un des membres de la famille va tomber malade et tous les autres doivent faire face à la situation, continuer de vivre tout en gérant la maladie. Les dessins sont simples mais harmonieux. La BD fait partie d'une série mais peut se lire indépendamment. 


Lettres à un jeune poète, Rainer Maria Rilke. Ce livre se présente sous forme de correspondance entre deux poètes qui échangent des conseils sur l'écriture. L’œuvre, écrite entre 1903 et 1908 est très moderne pour l'époque car elle aborde des questions comme le genre ou encore la place de la femme. Il y a un petit côté philosophique mais ce n'est pas ennuyeux.


De briques et de sang, Hautière et François. Cette bande-dessinée se passe au familistère de Guise au début du 20ème siècle. Dans ce site unique au monde, où les ouvriers vivent au cœur de leur usine et forment une grande famille, des meurtres ont lieu. Un journaliste venu de Paris mène l'enquête avec une jeune ouvrière. La BD met magnifiquement en valeur le familistère et est très fidèle au mode de vie et aux principes du lieu.


Aurélien, Louis Aragon. C'est une histoire d'amour entre deux personnages, Aurélien et Bérénice. L'histoire se passe dans les années 1920. Aurélien est traumatisé par la 1ère guerre mondiale et tente de se reconstruire. C'est la grande époque du jazz et on suit de nombreux personnages en parallèle. Il y a par conséquent des "histoires dans l'histoire" qui peuvent parfois compliquer la lecture mais le livre est poétique, moderne, tout en étant classique. 




Instrument des ténèbres, Nancy Huston. Cet auteur canadienne raconte ici l'histoire d'une femme écrivain qui livre sa vie avec sa fille, ses état d'âmes, parle de son œuvre et de ses personnages. Le livre est cruel mais bien écrit.