mercredi 29 juin 2016

Mardi du livre de juin 2016

Que de monde pour cette première édition d'été ! Encore un peu frisquet pour papoter en terrasse mais nous étions comme toujours très bien installés au Café. Voici le compte rendu des livres présentés. 

Un grand week-end à Stockholm, collectif (Sabrina)
Sabrina part prochainement en voyage à Stockholm et nous présente ce guide touristique paru chez Hachette. Il présente la ville quartiers par quartiers, avec une carte pour se repérer. Les restaurants y sont classés par catégories de prix ; les principales attractions et musées ainsi que les bons plans shopping sont répertoriés. Compact, facile à transporter, illustré de jolies photographies, le guide comprend également des petites anecdotes sur la ville. Sabrina a hâte de visiter le musée ABBA et de prendre un verre dans un Ice bar.



Arsène Lupin gentleman cambrioleur, Maurice Leblanc (Florian)
En 1905, Maurice Leblanc publie sa première nouvelle mettant en scène Arsène Lupin dans le journal Je sais tout. L'histoire connaît un rapide succès et Maurice Leblanc est encouragé à poursuivre les aventures de son héros. Au fil des nouvelles, on apprend comment Arsène Lupin a commencé à voler. Il ne prend qu'aux riches, uniquement pour s'amuser et toujours de façon élégante, allant même parfois jusqu'à restituer ce qu'il a volé pour une jolie fille. Dans ces nouvelles, toujours beaucoup de suspense et un coup de théâtre final. Arsène est moqueur, arrogant mais attachant. La dernière nouvelle le met en scène en compagnie du célèbre détective anglais Sherlock Holmes. Pour la petite anecdote, Conan Doyle ayant refusé que le nom de son héros soit utilisé par Maurice Leblanc, ce dernier l'a nommé Herlock Sholmes. Florian nous présente ces nouvelles dans une magnifique édition de la Bibliothèque des Classiques.



Le fils, Philipp Meyer (Blandine)
Blandine est emballée par cette fresque historique et familiale. Le début est un peu difficile car l'histoire est racontée par plusieurs personnages à des époques différentes mais on est vite pris dans la tourmente. On y suit à travers les membres de la famille, l'histoire de la construction des États-Unis, sur fond de violence et de racisme. Il y a parfois des passages violents qui pourraient émouvoir les âmes sensibles mais la promenade dans les contrées sauvages du Texas tout au long des 150 années que dure le récit est vivement recommandée par Blandine. 



L'intégrale MAUS (Geoffrey)
Cette bande-dessinée en noir et blanc est parue pour la première fois en 1986. On y suit Artie, qui veut écrire un livre sur son père, juif polonais ayant survécu à la Shoah. L'originalité de ce  roman graphique, c'est que les personnages sont des animaux. Les juifs sont des souris, les allemands des chats, les polonais des cochons et les américains des chiens. L’œuvre est assez triste de par son thème mais il y a également des moments drôles. Le récit est dense, toutefois il se lit facilement. La relation entre le père et le fils est intéressante. Geoffrey attire notre attention sur le fait que l'histoire n'est pas forcément objective car elle est vue par les yeux de ses personnages. 



Matteo, J.P. Gibrat (Blandine) 
Blandine nous présente le tome III de cette bande-dessinée. Alors que les deux premiers tomes sont consacrés à la première guerre mondiale et à la révolution russe, le troisième tome se passe en 1936. Mattéo et ses amis sont en vacances à la frontière espagnole et se demandent s'ils doivent partir se battre aux côtés des espagnols. De très beaux dessins, comme toujours avec Gibrat.  C'est d'ailleurs l'avis de Marie, qui présente elle aussi une bande dessinée du même auteur en deux tomes : Le vol du corbeau. On suit cette fois une jeune femme, arrêtée pour détention d'armes à Paris alors que la seconde guerre mondiale touche à sa fin. Enfermée avec un jeune escroc,  ils profitent d'une alerte à la bombe pour s'échapper et vont tenter de survivre en attendant la fin du conflit. 






Le secret du mari, Liane Moriarty (Marie)
Ce roman nous fait entrer dans l’intimité de trois femmes australiennes : Cecilia, Tess et Rachel. Cecilia est la femme parfaite et l’épouse modèle, elle a trois enfants avec son mari parfait et toute sa vie est programmée et réglée comme une horloge. Tess est mariée elle aussi et heureuse en ménage, avec son mari et sa cousine ils ont monté une start-up publicitaire qui fonctionne. Rachel est une vieille dame, veuve, qui tente de continuer à vivre après avoir enterré sa fille, assassinée et dont le meurtre n’a jamais été élucidé. Ces trois femmes vont subitement voir leurs destins s’entremêler suite à une série d’événements que le respect de l’intrigue empêche de dévoiler. Un bon roman, avec beaucoup de suspense. Il nous montre que les apparences sont souvent trompeuses et qu’un faux pas peut vite virer à la catastrophe… 




Davis Foenkinos, Le mystère Henri Pick (Marie)
Une jeune éditrice en vacances chez ses parents en Bretagne découvre dans la bibliothèque locale une section spéciale dédiée aux romans qui ont été refusés par tous les éditeurs. Parmi eux, un roman d’un certain Henri Pick, qui la bouleverse. Elle décide de le publier et le livre rencontre un succès immédiat et incroyable, d’autant plus que l’auteur, aujourd’hui décédé, était un simple pizzaiolo de Crozon. Un ancien critique littéraire au rencard trouve l’histoire un peu louche et décide de mener l’enquête sur le roman. L’histoire est intéressante mais traîne un peu en longueur. La fin rattrape les longueurs par son côté surprenant. 



Jo Baker, Une saison à Longbourn (Marie)
Ce roman nous plonge dans l’univers de Jane Austen, mais de l’autre côté du miroir : on y suit les domestiques de la maison du célèbre Orgueil et Préjugés. Entre les corvées qui débutent à l’aube jusqu’à la tombée de la nuit, la vie n’est pas facile. Pourtant, les domestiques s’entendent bien et forment une communauté soudée. Jusqu’au jour où arrive un nouveau valet énigmatique… Un bon roman qui se lit agréablement mais reste dans l’ambiance Jane Austen : il se passe peu de choses et le temps est un peu long. 


 Rendez-vous le mardi 5 juillet à 20h au Café (17 rue Flatters à Amiens) pour la prochaine édition du Mardi du Livre.

mercredi 1 juin 2016

Mardi du livre de mai 2016


 
Nous étions nombreux pour ce mardi du livre de mai, voici le résumé des ouvrages présentés. 

-  La végétarienne de Han Kang. Une grande déception pour Blandine qui n'a pas trouvé d'intérêt à ce roman. L'héroïne, Yonghye, décide de bannir la viande de son régime alimentaire mais aucune explication n'est donnée à ce choix. Le récit en trois parties est principalement composé de délires et de fantasmes, agrémenté de violence sexuelle. Blandine se demande comment un ouvrage aussi inintéressant a pu trouver un éditeur. Le livre a été sélectionné pour avril dans le cadre du prix des lecteurs livre de poche, c'est l'unique raison qui l'a poussé à le lire puisqu'elle est membre du jury. Gageons qu'il n'obtiendra pas sa voix...



-  La petite femelle de Philippe Jaenada. Blandine nous avait déjà présenté Sulak, du même auteur. Dans ce roman, il raconte l'histoire de Pauline Dubuisson, qui en 1951, tua son ex petit ami et sera condamnée à la prison à perpétuité. A l'époque, l'affaire avait eut un grand écho médiatique. Philippe Jaenada entraîne le lecteur dans le récit de la vie de Pauline, en débutant par son enfance. Il a mené un grand travail de recherche sur Pauline mais aussi sur le procès, mettant en lumière des défauts de procédure qui permettent de douter : et si elle était elle aussi une victime ? Comme toujours avec l'auteur, il y a des digressions qui peuvent déconcerter mais ici elles apportent un peu de légèreté au sujet.



-  Vernon Subutex de Virginie Despentes. Blandine et Marie ont toutes deux lu ce roman et si la première ne l'a pas tellement apprécié, pour la seconde ce fut le contraire. On suit Vernon Subutex, ex disquaire au chômage de longue durée, dans sa déchéance sociale. Il se trouve mis à la rue, et cherche un abri chez ses anciennes connaissances. Tout au long du roman, il rencontre ainsi des hommes et des femmes qui ont eux aussi leurs problèmes. Le livre aborde ainsi de multiples thématiques actuelles comme le rejet, l'exclusion sociale, le chômage, l'extrémisme, l'individualisme, mais également les nouvelles technologies, l'amour pour les animaux, la dépendance aux drogues... L'histoire est très bien construite et on se prend de pitié pour le héros. Comme le dit Blandine, on aimerait entrer dans le livre pour venir à son aide. Nos deux lectrices sont toutefois d'accord sur un point : les scènes de sexe que l'auteur dissémine n'apportent absolument rien au récit et tombent comme un cheveu sur la soupe. La fin laisse perplexe, mais il y a un tome II.


-  Dilemma de Clarke.
Blandine nous présente également une bande-dessinée qui met en parallèle la seconde guerre mondiale et le IIIe siècle avant JC au travers d’un récit d’espionnage. Un archéologue a retrouvé des manuscrits rédigés par des philosophes datés du IIIéme siècle avant JC. Lors de la transcription, il se rend compte que ces manuscrits relatent les événements qu’il est en train de vivre, à savoir la seconde guerre mondiale. Le héros veut alors changer le cours de l’histoire. Cette BD est très plaisante, les planches sont belles et agréables à lire. L’intrigue est très prenante et on se laisse facilement emporter dans le récit. 




-  Histoire de la violence de Édouard Louis.
Dans ce roman Édouard Louis relate un événement traumatique (viol puis tentative de meurtre) qu’il a subi un soir de Noël. Le récit de son histoire l'est par différents narrateurs (lui, sa sœur, puis de nouveau lui en reprenant les propos de sa sœur). Il se questionne sur les origines et le pourquoi de cette violence, aussi bien chez son agresseur, que chez son père et par la même sur l’origine de la violence dans notre société. Ce roman est assez difficile à lire car le récit n’est pas chronologique. Par ailleurs, le récit débutant juste après le viol place le lecteur dans une position de voyeur. Comme son premier roman, ce récit inspiré de faits plus ou moins autobiographiques a déclenché des polémiques. Ainsi, le violeur décrit dans le livre a porté plainte contre l'auteur. Geoffrey a trouvé le livre intéressant.



- Les thanatonautes de Bernard Weber.
Chose rare, c'est un ouvrage de science-fiction qui est présenté par Geoffrey. Bernard Weber écrit dans ce roman sur l’au-delà par la rencontre de la science et de la religion. Des scientifiques vont développer une technique de voyage après la mort, à l’aide de la médecine et de l’astronomie. C’est la plus grande avancée scientifique de tous les temps, mais très vite la commercialisation et la publicité viennent dévoyer le projet. Ce roman est très plaisant à lire et très intéressant. L'auteur fait toujours énormément de recherches pour appuyer son récit, ce qui est très appréciable. 



- Les temps sauvages de Ian Manook.
Christelle présente la suite de Yeruldelgger, polar déjà présenté au mardi du livre. On y retrouve le héros et toute son équipe que l’on suit en Mongolie, en Russie et au Havre, autour d'un trafic d'êtres humains. La psychologie des personnages est beaucoup plus fouillée et Christelle n'est pas déçue par ce second tome. Avis aux amateurs de polars noirs  aimant découvrir de nouvelles cultures, ce roman vous plaira assurément. 



-  Le restaurant de l'amour retrouvé de Ito Ogawa.
Ce roman est le grand coup de cœur de Christelle. Une jeune femme de 25 ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour. Son petit-ami est parti en emportant toutes ses affaires à l’exception d’un objet ayant appartenu à sa grand-mère qui était cuisinière. Elle retourne alors malgré elle vivre chez sa mère et décide d’ouvrir un restaurant dans la grange. En effet, elle a un don unique : rendre les gens heureux en cuisinant des plats adaptés à leur personnalité. Un très beau roman.



- Le poids des secrets d'Aki Shimazaki.
Christelle a beaucoup apprécié cette histoire de famille en 5 tomes d'une petite centaine de page chacun. Difficile d'en parler sans révéler l'intrigue qui comme le laisse percevoir le titre, concerne des secrets de famille. L’auteur nous apprend à comprendre le Japon contemporain. Le style est simple et frais, les personnages attachants. 



-  Sang froid.
Cette  revue présentée par Pauline mêle la justice, l’investigation et le polar. Il s’agit d’une nouveauté faisant la part belle à de grands articles sous forme d’enquêtes ou de dossiers thématiques. Dans ce premier numéro, on y trouve un dossier sur les avocats qui franchissent la ligne jaune ; une interview d’un policier ayant traqué le tueur de l’ombre ou encore une nouvelle de Franck Thilliez....



Rendez-vous le mardi 7 juin à 20h au Café, 17 rue Flatters à Amiens, pour la prochaine édition !

Pauline et Marie